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Médecine intégrative, de quoi parle t’on ? Les recommandations du Pr Paille 

Par 24 mars 202514 commentaires
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Chers lecteurs,

Il y a quelques semaines, j’ai assisté à la conférence du Pr François Paille sur le thème :

“Quelle place pour les pratiques de soins complémentaires dans la maladie chronique ?”

Il est intervenu pour le compte du GETCOP qui est le Groupe d’Évaluation des Thérapies Complémentaires Personnalisées. (1,2)

Cette association a été créée pour promouvoir l’évaluation des thérapies complémentaires et en faciliter la reconnaissance.

Elle réunit de nombreux médecins et thérapeutes avec l’idée de faire le tri entre les approches complémentaires.

L’association a notamment pour objet :

“d’organiser l’évaluation des thérapies complémentaires personnalisées (TCP) sur des bases scientifiques et de la manière la plus objective possible”

La conférence de François Paille, Professeur honoraire de Thérapeutique et d’Addictologie à l’Université de Lorraine, s’inscrit dans ce contexte.

Le Pr François Paille est aussi membre de l’Académie Lorraine des Sciences et de l’Alliance pour une médecine intégrative.

Il est donc présent sur les deux tableaux. C’est un homme précieux pour faire avancer la médecine dans une direction qui profite aux patients et à la science.

De l’importance des définitions !

Dès le départ, le Pr Paille distingue la médecine et la santé intégratives.

La première est là pour soigner.

Elle est exercée par des thérapeutes qui utilisent des techniques de soins conventionnelles ou complémentaires et parfois, alternatives.

Cet aspect est important.

Les médecins et thérapeutes qui portent la médecine intégrative veulent montrer qu’ils ne sont pas là en opposition avec ce que la médecine conventionnelle fait.

Ils apportent un complément de solutions.

Cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas, de temps à autre, des voies différentes mais elles ne sont que optionnelles.

La médecine intégrative n’est pas une contre-médecine. Ce n’est pas une médecine militante.

L’objectif est de permettre au patient de bénéficier des meilleurs soins possibles. 

La santé intégrative est plus large. Elle relève du bien-être du patient et de son mode de vie. Elle comprend aussi la prévention et l’éducation à la santé. Elle met le patient au centre du « jeu » afin de le rendre acteur de sa santé et impliqué dans les choix thérapeutiques.

Il évoque enfin la santé globale qui intègre une dimension collective et prend en compte l’écologie de la santé, la santé animale et tous ces sujets connexes.

De quels soins parle t’on ? 

Au sein du GETCOP, les médecins et thérapeutes distinguent :

    • les soins thérapeutiques dont le but est curatif ;
    • les soins de prévention ;
    • les soins du bien-être qui peuvent accompagner une thérapie mais peuvent aussi être utilisés dans un cadre non thérapeutique.

La frontière entre ces différents soins n’est pas toujours bien établie.

Pour savoir où on se situe on regarde :

    • si la pratique est répertoriée,
    • si le praticien est formé
    • et s’il exerce dans un lieu dédié aux soins ou non (hôpital, clinique ou centre de soins par exemple).

Par exemple, une séance de respiration proposée par un sophrologue diplômé au sein d’un hôpital peut-être considéré comme faisant partie des soins de bien-être, voire de soins curatifs, si elle a été prescrite dans un but médical précis.

Mais cette même séance dans un contexte non médicalisé serait davantage considérée comme étant de la prévention.

Qui évalue et valide les soins intégratifs ? 

Le cadre intégratif permet d’élargir les perspectives de la médecine et de l’organisation des soins.

Mais, ces soins n’ont de sens que s’ils sont :

    • pertinents,
    • efficaces,
    • efficients (coût)
    • et adaptés aux besoins et aux souhaits des patients.

Ces soins doivent être validés :

    • au niveau du bénéfice risque : cela se fait par les agences de santé nationales qui évaluent le rapport bénéfices/risques et permettent d’intégrer des méthode dans l’arsenal thérapeutique ;
    • au niveau thérapeutique : la validation se fait par des référentiels et des validations opérées par des groupes d’experts et les sociétés savantes.

Les données scientifiques servent d’appui à ces validations.

Ce n’est donc pas la science qui valide les différentes thérapeutiques mais bien des êtres humains. 

En clair, pour le Pr François Paille, il y a un travail de pédagogie à faire par les acteurs de la médecine intégrative auprès des institutions de santé, des médecins et des patients.

Il explique par exemple, qu’il existe des thérapeutiques pour lesquelles les données scientifiques sont solides et nombreuses mais que, faute de représentation, ces approches ne sont pas validées par les institutions de santé ou les sociétés savantes.

De la même manière, pour que des soins soient utiles pour le patient, il est nécessaire que ce dernier adhère au traitement et le suive effectivement. 

L’élément humain est présent à tous les niveaux en médecine. C’est pour cela qu’il s’agit d’une science à part. 

Succès d’hier et défis d’aujourd’hui…

Le Pr Paille rappelle que la médecine du 20e siècle a connu d’incroyables succès, notamment avec les antibiotiques.

Et, en effet, découverte en 1928 par le chercheur Alexander Fleming et utilisée à partir de 1941, la pénicilline faisait des merveilles sur les blessures des soldats.

La pénicilline s’est avérée décisive contre certaines infections comme le pneumocoque, le gonocoque ou le méningocoque et utile contre l’anthrax, la diphtérie, le tétanos ou la syphilis. (3)

On s’en sert encore aujourd’hui pour les infections respiratoires ou les abcès dentaires.

Mais de plus en plus de patients qui consultent leur médecins aujourd’hui viennent pour une maladie chronique. (4) 

Et, il n’existe pas de solution unique pour ces maladies complexes. 

Maladies chroniques et approche plurielle 

En 2021, 37% des français de plus de 16 ans étaient concernés en 2021 par ce phénomène.

Chez les plus de 50 ans, 51% de la population étaient touchée et 71% chez les plus de 80 ans.

Ce sont des maladies métaboliques comme le diabète de type II, des maladies neuro-dégénératives comme Alzheimer ou des maladies auto-immunes comme la Crohn.

Ces maladies sont longues. On peut les stabiliser mais en sortir est difficile.

Dans de nombreux cas, les molécules chimiques, si utiles dans les situations d’urgence, ne suffisent plus.

Il faut du temps, des compétences multiples, de la patience et beaucoup de bien-être pour aider les malades à sortir de l’ornière.

Pour répondre à ce défi, de nombreux médecins et patients sont favorables à une évolution de la médecine.

Et c’est pour cela que la médecine intégrative représente un tel espoir.

Et elle s’inscrit dans la continuité de la médecine hippocratique !

Références
(1) https://www.getcop.org/
(2) https://getcop-1.s2.yapla.com/fr/event-74033
(3) https://www.geo.fr/sciences/decouverte-de-la-penicilline-80-ans-au-service-de-la-sante-207730
(4) https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/communique-de-presse/mieux-connaitre-et-evaluer-la-prise-en-charge-des-maladies-chroniques#:~:text=En%202021%2C%20en%20France%2C%2012,du%20vieillissement%20de%20la%20population.

 

14 commentaires

  • LE MOAL PHILIPPE dit :

    bonjour
    Ce discours on l’ a entendu plusieurs fois. C’est la porte ouverte aux charlatans, aux gourous de pseudo preuves et théories scientifiques qui bernent les ignorants et crédules.
    ET ON TROUVE sur le Net : Nouvelle arnaque de la fondation Hippocrate : un documentaire anxiogène à la ramasse sur big pharma et le COVID qui est « gratuit ». Pour le regarder, suffit de leur filer ton mail et d’accepter qu’ils t’envoient toute leur propagande « crudivore et holistique…..

    il est fort possible que mon commentaire disparaisse

  • Fangeat Françoise francoisefangeat@gmail.com dit :

    Je vous remercie pour votre article, très intéressant.

  • Guibbert Marie dit :

    alors que l’homéopathie pourtant trés efficace à été déremboursée,je pense hélas qu’il est loin le jour où toutes les médecines alternatives seront enfin reconnues. Aider les gens à ne pas être malades ne rapporte sûrement pas assez à tous les grands lobbies pharmaceutique et c’est bien dommage.

  • Anita De Boe dit :

    Saine évolution 🍀

  • Thérése Psiuk dit :

    Merci pour cet article que j’ai beaucoup apprécié car il n’oppose pas médecine traditionnelle et médecine intégrative ; je pense que la recherche devrait démontrer les liens si cela est possible , la complémentarité etc…

  • Pierre L'Archevêque dit :

    Très pertinent, merci!

  • Fucho dit :

    merci pour cette article,
    il est fondamental de clarifier les concepts dans une approche holistique delà santé,ce qui permet aux patients de pouvoir suivre un parcours de soins sécurisé et innovant.jl fucho psychothérapeute hospitalier formateur en santé

  • Susan monfort dit :

    tout à fait d’accord, je me soigne par homéopathie depuis plus de 50 ans et je pense que cela est un peu pareil mais où trouver des médecins en accord avec cette médecine lorsqu’on demeure dans une petite ville et que l’on prend de l’âge pour faire 300 km pour trouver un médecin compétent
    y a t il une liste à consulter quelque part

  • hamy françoise dit :

    je cherche des informations sur l’utilisation et contre indications ou effets nocifs des ondes scalaires en complement d’un traitement d’un cancer du sein (chimio+immunotherapie)
    savez vous ou je peux en trouver? merci

  • Laïlle-Olivier dit :

    Merci de votre article qui fortifie l’espoir de l’évolution de la médecine dont je suis persuadée du bien fondé.
    Merci

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